je ne sais
pas qui est l'auteur... peut-être garde-t-il
l'anonymat par peur de "sur-fichage" par les
RG ?
en tout cas, ca vaut le coup d'oeil !
----- Original Message -----
From: clementine bories
Cc: Camille Urlacher ; charlotte martin ;
victor derouin ; Clarisse ; david warlin ;
edwige michaud
Sent: Thursday, March 29, 2007 6:52 PM
Subject: FW: TR:
Où
passe l'argent public : un témoignage
Le petit Nicolas a installé son QG de
campagne au 18 rue d’Enghien, c’est-à-dire à
100m de chez moi. Un bien bel endroit, avec
escalier monumental et photo de 4m de haut
du ministre-candidat.
Joli, non ? Evidemment, une personnalité
comme lui ne peut pas se déplacer sans 2 ou
3 gardes du corps.
Donc, depuis quelques semaines, on voit ça
dans le quartier :
Plus ça :
Et puis aussi ça :
Soit, si vous observez bien, 3 cars et 10
fourgonnettes de la police et des CRS.
S’ajoutent à ce dispositif léger quelques
autres camionnettes (entre 2 et 4 selon les
jours) aux extrémités de "sa" rue, et
quelques voitures banalisées,
reconnaissables lorsqu’elles arborent leur
girophare bleu.
Des hommes en bleu à tous les coins de rue,
la circulation régulièrement bloquée pour
que les voitures officielles puissent
emprunter les sens interdits afin de gagner
une minute ou deux, et des concerts de
sirènes lorsque le grand petit homme déplace
son auguste personne. Combien sont-ils ? je
vous laisse faire le compte, sachant que
chaque véhicule est aussi rempli que les bus
de la RATP aux heures de pointe.
Me voilà bien rassuré : non, la campagne
présidentielle de Sarkozy ne coûtera pas une
fortune à l’UMP. Le Ministère de l’Intérieur
est là pour régler quelques factures ! Mais
je me tais un instant pour laisser la parole
au petit excité qui, contrairement aux
apparences, se soucie beaucoup des dépenses
publiques et donc de nos portefeuilles :
« Nous ne pouvons rester le pays d’Europe où
la part des dépenses publiques dans la
richesse nationale est la plus importante.
Il faut donc dépenser mieux et moins. (...)
Le problème du nombre de fonctionnaires doit
être posé ».
Dépenser mieux, c’est donc dépenser pour la
protection privée du vilain petit nain quand
il ne fait pas son boulot de ministre.
« Dans un pays comme le nôtre, où les
dépenses des pouvoirs publics représentent
54 % de la richesse nationale, l’échec
économique et social est garanti si les
dépenses sont mal orientées ».
A moins qu’il ne craigne que les Allemands
ne repassent la ligne Maginot juste pour
taper sur sa petite tête, j’ai bien peur que
ce monstrueux attirail soit légèrement
disproportionné pour dissuader 3
sans-papiers de manifester devant son
bureau.
Espérons qu’il « orientera mieux les
dépenses » s’il est élu, il faudrait pas
qu’il se paye des croisières en porte-avions
pour ses vacances.
« La France qui se lève tôt le matin, la
France qui travaille, la France qui paie ses
impôts, elle est aussi attachée à voir que
l’argent public soit utilisé avec
l’efficacité maximale ».
Pas d’inquiétude, c’est efficace : pas un
seul vol de sac à mains sur le boulevard
depuis l’arrivée de la milice.
« On ne paye pas des fonctionnaires de
polices pour qu’ils jouent au basket avec
des jeunes ».
Mieux vaut les payer à se cailler les miches
sur le trottoir à ne rien foutre.
« Il faut en finir avec les pratiques
monarchiques dans la Vème République ».
No comment.
Vous l’aurez compris, je fus un peu étonné
de voir des armées napoléoniennes se dresser
dans le quartier pour pas grand chose. J’ai
donc posé la question aux premiers
intéressés. Une première fois, après
quelques jours d’intense présence
policière :
Moi : Qu’est-ce qui se passe, pourquoi vous
êtes aussi nombreux ?
Le CRS : Eh ben, euh, vous savez, il y a
souvent des manifestations sur le boulevard.
Moi : Mais vous êtes là depuis trois jours !
il y a une manif prévue aujourd’hui ?
Lui : Ah bon, vous avez vu des CRS, quand
ça ? (arf...) Non il n’y a rien de prévu,
mais euh... il peut toujours y avoir une
manifestation de SDF, on sait jamais !
Le brave homme, je le plains, ça doit pas
être facile d’expliquer un truc aussi con.
Une semaine plus tard, nouvelle discussion
avec deux de ses collègues, plus loquaces :
Moi : On se pose un peu des questions sur le
mélange des genres. Vous protégez le
ministre ou le candidat ?
Le premier : Vous inquiétez pas nous aussi
on se la pose, la question ! on est là parce
qu’on doit bien obéir aux ordres. Mais on se
demande ce qu’on fout là.
L’autre : Vous savez, la royauté elle est
pas morte, en France. Mais ça commence à
s’agiter du côté de nos syndicats.
Tout ça énerve un peu les habitants du
quartier. La dernière blague à la mode quand
un type rentre dans un bistrot : « ils t’ont
laissé passer ? t’avais ton badge ? »
Pour finir, je vous cite un petit extrait du
Nouvel Obs :
Dès le premier jour, la rue d’Enghien
est mise sous haute surveillance
policière. Dans la foulée, tous les
habitants des trois immeubles qui font
face au QG reçoivent une étrange
enveloppe saumon, sans cachet de la
Poste.
A l’intérieur, une lettre, datée du 15
janvier, leur demande de répondre au
plus vite à un recensement de sécurité.
On leur communique un numéro de
téléphone. Au bout du fil, un policier
questionne : nom, prénom, date de
naissance. Au cours de la conversation,
le policier se fait plus précis. Il
suggère à son interlocuteur de ne pas
recevoir de paparazzi chez lui, évoque
avec lui les dangers terroristes, la
présence d’un éventuel sniper planqué
sur les toits.
En quelques minutes, l’habitant de la
rue d’Enghien est mis sous pression. Le
voilà devenu un riverain fiché par la
police. En fait, le fonctionnaire est un
agent du service Enquête des
Renseignements Généraux de la préfecture
de Police de Paris...
Sarkozy, utiliser les RG à son compte ?
mais enfin, c’est ridicuuuuule !
Sur ce,
votez
bien ! 